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17 juillet 2009

Les parfums et moi

Parfums    Mes premiers souvenirs de parfums ne sont pas des souvenirs olfactifs. Ce sont des images, celles des flacons que ma mère rangeait dans son placard et ne sortait que pour les grandes occasions.
    Maman a commencé par porter Anaïs Anaïs de Cacharel. J'étais petite, et je me souviens du flacon avec le bouchon argenté et rond, qui se dévissait. Elle avait le petit atomiseur de sac assorti. J'ai souvent eu envie de le lui piquer. Ensuite, elle a choisi Opium d'Yves Saint Laurent, qu'elle n'a plus quitté. Aujourd'hui, c'est un parfum que je lui attache. C'est une part d'elle, comme sa voix, ou les vêtements qu'elle choisit. C'est ce que je recherche. Un parfum qui me définirait, un parfum qui déclencherait une émotion chez mon fils. Voici quelques années maintenant que je suis en quête, et j'ai de fait monter une belle collection.

 

   Au commencement, il y a eu Milrose d'Yves Rocher (ah, Yves Rocher et ses premiers parfums!). Ce n'étais pas mon parfum mais celui de ma soeur, que je lui avais piqué à l'occasion de mon premier baiser de fille. Après, il y a eu Vie privée, toujours chez Yves Rocher. Je rattache à ce parfum d'adolescente mon voyage en Italie, et ce baiser renversant un soir de mai, sur la Piazza d'Italia. Ensuite, je suis passée aux choses sérieuses. Un après-midi à Lorient et un passage aux Nouvelles Galeries m'ont fait découvrir un parfum qui est le mien depuis plus de quinze, Trésor de Lancôme. Pendant deux jours, j'ai respiré comme un doudou ce parfum pschitté au creux de mon poignet. J'aimais tout: la fragance bien sûr, mais aussi la couleur du jus, son flacon, le packaging et l'icône de l'époque, Isabella Rossellini. Ma marraine me l'a offert pour Noël, et cela pendant des années.

 

   Mais dès l'année suivante ont commencé les infidélités. Elles ont commencé par Amarige de Givenchy. Mes voisins de classe trouvaient que je sentais très bon, pas moi. Pour mon bac et mon permis, je me souviens avoir porté Eau de Rochas, mais je ne lai jamais acheté. Cet été-là, mes parents m'ont offert un parfum de Lanvin, un flacon noir avec un dessin doré, dont le nom ne me revient plus. Je l'ai vite abandonné. Puis j'ai fais un petit passage chez Chanel avec le N°5, que me prêtait ma mère, avant de porter pendant ma première année de fac l'Eau d'orange verte d'Hermès. Il y a eu, pendant ces années Ô de Lancôme, excellent souvenir et flacon magnifique, et une Aqua Allegoria de Guerlain, Rosa Magnifica.

 

   C'est à Nantes que j'ai commencé à m'intéresser aux parfums de niche, suite à la lecture dans un numéro de Elle consacré à Sandrine Kimberlain. L'actrice y confessait porter L'eau de Bonpoint d'Annick Goutal, et c'est ainsi que j'ai commencé à m'intéresser à cette parfumeuse. Je me suis offert Grand Amour au cours de ma deuxième année à Nantes. Je m'en suis lassée après quelques gouttes. Mais je suis devenue à partir de cette rencontre une grande curieuse. Après Goutal, je suis allée à la rencontre de l'Artisan Parfumeur, ou je suis tombée sous le charme de Premier Figuier, puis de La chasse aux papillons. Ce dernier cependant je ne l'ai pas gardé. Je l'ai un peu porté, mais il m'a rapidement déplu.

   Au cours de ces années, j'ai toujours porté Trésor, mais je commençais à m'en lasser, et surtout je cherchais une vraie signature, un parfum personnel. A Rennes, il y eu un rapide passage Eau d'Hadrien, si belle mais tellement fugace, une envie incroyable Escape de Calvin Klein que j'ai remplacé par Truth avant de le donner, puis je suis tombée enceinte. Et là, tous mes repères sont tombés. Mon déodorant m'a d'abord donné envie de vomir. Plus question de porter Trésor. Je me suis alors offert le Parfum d'été de Kenzo, dans l'espoir de pouvoir le porter le jour de mon mariage. Des nausées me submergeaient dès que je me parfumais. C'est Jardins de Bagatelle de Guerlain, offert par ma belle-mère parce qu'elle ne le supportait plus qui m'a réconciliée avec un parfum. Belle rencontre d'ailleurs, puisque je le porte toujours.

   Mais le ver était dans le fruit. Ma quête devait continuer. Après mon accouchement, je n'ai rien porté que le lait pour le corps de la gamme Trésor, que j'utilise encore tant son odeur est délicieuse. Mais je voulais pouvoir parfumer mes écharpes et m'y abandonner, respirer une odeur renversante quand je pénétrais dans ma chambre. J'y ai cru un moment avec Cabotine de Grès. Grosse erreur. Même chose avec l'Eau du ciel de Anncik Goutal. Par dépit je suis allée plonger mon nez dans les valeurs sûres, comme L'heure bleue de Guerlain, mais c'est bien trop éloigné de moi.

   J'ai quand même fait une très belle rencontre: Fleurs de Citronniers de Serge Lutens. Et j'ai commandé trois échantillons de parfums aux Editions de parfums : Angéliques sous la pluie, l'Eau d'hiver et En passant. Je fonde de grands espoirs sur ce dernier car il a une base de lilas, assez rare en parfumerie et qui m'émeut beaucoup. L'Eau d'hiver est une création de Jean-Claude Ellena, l'inventeur de la divine Eau de Cologne au thé vert de Bulgari. Nous verrons bien.

   Parfois, je me dis que je devrais tout simplement faire peau neuve. Cesser de me parfumer, "vider" mon nez pour voir de quoi il a juste envie. Je ne veux plus de Trésor. Cette année, je l'ai senti sur la nounou de Jules, qui porte aussi Jardins de Bagatelle, je l'ai respiré sur une maman tous les lundis matin ce dernier trimestre, mélangé avec une odeur de cigarette. Cependant, j'aime trop me parfumer. Et je ne désespère pas de trouver un parfum dont je tairai le nom, que je chérirai en secret, une odeur qui n'appartiendra qu'à moi.

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