Il a vécu comme James Dean

4 janvier 2011

J'aurais souhaité commencé cette année par une mosaïque de mes cadeaux reçus pour mon Noël-anniversaire, une autre de celle des livres lus en 2010, une encore des prises de vues pêle-mêle des festivités de fin d'année, le récit d'un réveillon auprès de mes copains morbihanais, et évidemment une explosion de voeux joyeux pour l'année 2011.

Mais voilà. Nous avons perdu notre chien. Et ce soir, j'ai envie d'écrire son épitaphe. Tragique ou pathétique, je m'en fous. Ca fait trois jours que mon chien me manque, et si les larmes se sont taries, j'en ai encore gros.

Atoup, notre Jack Russell un peu fêlé, s'est fait tapé par une voiture un beau dimanche matin 2 janvier au terme d'une fugue du jardin de mes parents. C'est moi qui lui ai ouvert la porte d'entrée.

Atoup, c'était le premier chien de mon mari. Notre premier chien de jeune couple. Le début de notre famille. Un vrai Jack, qui s'est fait confirmé malgré son oreille rebelle (qui ne tombait pas comme il faut) et une hauteur sur pattes un peu élevée. C'était le fondu de freesbee, le chien infatigable qui mangeait trois tours de terrain de foot pendant que j'en terminais un et qui se retournait pour m'aboyer dessus parce que je n'avançais pas assez vite. Si je laissais un mug de tisane par terre, il buvait dedans. Il jouait au tennis avec une vieille balle et des gravillons. Il a troué des pulls de Gilles en les têtant, explosé des bottes en caoutchouc, adorait les mandarines mais ne supportait pas la peau.

Jules a pleuré quand on lui a annoncé la mort de son copain. Ce matin, une céréale du petit déjeuner est tombée par terre. Il a appelé "Atoup...". Dans la voiture, sur le chemin de l'école, il a demandé à son père "Il est où, Atoup?"

Je me souviens encore de cette dernière caresse, dans le coffre de la voiture de mon père : "Mon petit chien..."

Vous m'excuserez, j'ai un peu la mâchoire douloureuse.

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