Douze mois
Nous avons soufflé sa première bougie en petit comité, la réception familiale a lieu demain. Ce premier anniversaire d'Etienne a une saveur particulière pour moi, car j'appréhendais cette année passée. Allait-elle révéler autant de souffrance que celle que j'avais traversée après la naissance de Jules? Allais-je à nouveau me perdre et disparaître? Allais-je être encore une fois si malheureuse au point de regretter ma vie "d'avant"?
J'ai tissé le lien d'amour et d'attachement tout de suite avec Etienne. Immédiatement, je fus douceur et patience, malgré la douleur, malgré la fatigue. Est-ce dû à l'allaitement? Au fait que j'avais déjà fait le deuil d'une Autre vie? Au fait que de toute façon, j'étais déjà mère? Je n'ai pas de réponse tranchée, c'est certainement un peu de tout ça. Je sais que je suis vraiment devenue maman avec Etienne, et que Jules a lui aussi profité de cet épanouissement. Je sais chaque jour où est ma place. J'ai renoncé à cette organisation de ma vie où les enfants occupaient des créneaux dans mon emploi du temps comme le temps accordé à mon travail. A ce jour, je vis avec ma famille d'abord, et le reste, et bien trouve sa place quand ils sont couchés. J'ouvre les yeux en pensant à eux, et les ferme avec leur visage à l'esprit. Leurs câlins sont une incroyable félicité, et je les prends encore et encore. Je réclame des bisous, je les respire et parfois même je les mange. Il m'est désormais impossible d'imaginer une vie sans eux.
Aujourd'hui, le quotidien est parfois impatience et fatigue. Mais la faute est à ma vie professionnelle, que je n'ai pas voulu ralentir. "J'ai besoin d'un jour de plus" me dis-je parfois. Heureusement, je ne suis jamais seule. Je suis toujours NOUS. IL est toujours là, tous les jours, et notre couple est une véritable équipe conjugale. Chez nous, le partage est total, et aucun de nous ne se cache derrière ses "responsabilités professionnelles", car après tout nous en avons tous les deux.
Alors cette bougie, c'est aussi un peu celle de notre famille. Je crois que chacun a trouvé sa place.