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12 mars 2010

Elisabeth Badinter

elisabeth_badinter_205x300J'étais au volant, un jour de verglas lorsque Elisabeth Badinter s'est exprimée au micro de France Inter. Comme je faisais une boucle hyper large pour pouvoir pénétrer dans Squiffiec en cas d'intempéries, j'ai eu tout le loisir de l'écouter.

Evidemment, j'ai été convaincue très rapidement d'acheter son livre, "Le conflit : la femme et la mère". J'avais besoin de lire ses arguments, à froid.

Je ne suis pas une féministe militante, même si je suis sensible à leur combat. J'ai été élevée par une maman au foyer qui trouvait indispensable que ses filles suivent des études pour pouvoir exercer un métier épanouissant et qui leur permettent de subsister sans hommes. Je n'ai pas le souvenir d'avoir grandi et d'être devenue adulte "pour me marier et avoir des enfants", car j'ai le sentiment que pour mes parents cela allait de soit. Cependant, je pense qu'ils respecteraient un célibat choisi ou une vie sans enfants.

Je n'ai jamais eu l'envie d'enfant chevillée au corps. Je ne fais pas partie de ces filles qui grandissent avec la certitude qu'elles auront des enfants, et qu'elles se réaliseront en tant que mère. Mais j'ai rencontré mon mari, et nous avons eu envie de fonder une famille. Nous nous sommes mariés, nous avons acheté une maison.

Et là, ma vie s'est effondrée. C'est terrible d'écrire celà, mais trois ans après, c'est vraiment le sentiment que j'ai eu. Je perdais ma vie. Pendant 20 ans, j'ai grandi et bien travaillé à l'école, tout ça dans la perspective de quitter la maison, de choisir mon job et de ne plus dépendre de personne; j'ai vécu une parenthèse enchantée d'une dizaine d'années, puis "l'enfant paraît". Sacrée claque.

La vie se transforme (en cauchemar...). On attend désespéremment que l'instinct maternel vous tombe dessus pour vous aider à surmonter tout ça, mais que nenni. Parfois même, on regrette sa vie d'avant. C'est terrible. On pleure, on essaie d'extorquer à sa moitié la promesse que PLUS JAMAIS on enfantera. Et ça nous aide à avancer.

Personnellement, je n'ai eu aucun problème à reprendre le travail. J'ai une nounou top, et j'adore mon job. En plus j'ai suffisamment de temps pour profiter de mon fils sans culpabiliser. A aucun moment je n'ai envisagé de rester à la maison.

Puis, l'attachement apparaît. Il grandit comme un arbre, nourrit par l'affection qu'on se donne l'un à l'autre, Jules et moi. Et un beau jour, on se sent devenir mère. Le miracle se produit. Une nouvelle personnalité apparaît en vous, qui vous aide à vous lever le matin, à être plus patiente et à prendre des décisions que vous espérer responsable. Jules vient de fêter ses trois ans, et je suis enceinte de mon deuxième enfant. Nous avons trouvé un équilibre, qui va certainement être perturbé par l'arrivée du bébé. Mais je me sens préparée, et je me réjouis de l'arrivée de cet enfant.

La lecture de l'ouvrage d'Elisabeth Badinter a fait écho en moi. Elle a mis les mots sur les frustrations et le stress quotidien, les inévitables conflits et le sentiment de l'échec qui nous habitent parfois. Elle m'a permis d'assumer la mauvaise image que j'avais de moi pendant ces premiers mois de parentalité.

Je crois que la contribution au combat féministe que chaque maman pourrait apporter est de faire grandir sa fille avec l'idée qu'elle a le choix de ne pas avoir d'enfants, et qu'elle en a le DROIT, sans avoir à se justifier et sans avoir à entendre les conneries habituelles sur l'égoïsme et l'individualisme des nouvelles générations.

Merci, Elisabeth Badinter.

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Commentaires
G
Alors bonne lecture, Garrice, et merci pour tes réflexions !
G
Hello <br /> j'adore cette note, elle est tellement pertinente !<br /> Dans le blog des mauvaises mères il y a un article aussi sur Batinder, je connais cette femme depuis peu du coup, de part vos deux billets, coincidence ? je crois que tous les signes sont là pour que je m'intéresse à ce bouquin moi aussi hihi !<br /> C'est vrai qu'on ne se sent pas mère tout de suite, moi j'ai commencé à le sentir au bout de quelques mois après la naissance de Quentin, avec l'attachement et la façon dont j'organisais ma vie sur le moment, et après par contre, c'est un vrai lobotomisage de cerveau pendant l'évolution de l'enfant, on admire, on est gaga... Mais avant cela, sur le coup, on s'aime, on va naturellement vers le souhait d'enfanter, de partager nos valeurs, on met tout en route et hop ! On est aux anges sans trop penser à autre chose.<br /> En ce qui me concerne, c'est plutôt quand mon fils est entré à l'école que j'ai ressenti ce "regret", celui d'avoir perdu ma vie de femme libre au profit de vie de femme "responsable" qui doit troquer ses envies contre son devoir de mère de famille (et dans le terme mère de famille j'y englobe même la responsabilité de mon homme ! maitresse du foyer quoi...)<br /> Mais je pense que l'horloge biologique y est pour beaucoup, et qu'à 27 ans je me savais prête, j'étais heureuse en amour et j'estimais à ce moment là avoir fait ce qu'il fallait en suffisance, et que le moment était venu pour me poser.<br /> Maintenant enceinte du 2e, heureuse bien sûr de repouponner dans quelques jours, mais j'ai la sensation que la jeunesse s'éloigne de moi...<br /> Je dirais pour en revenir à ton billet que fort heureusement, il y a de moins en moins de familles qui inculquent même sans le savoir les valeurs du foyer familial à leurs filles, la société ayant tellement évolué, les femmes ont l'objectif de se prendre en main dès le plus jeune âge, et avec cela, se mettent en ménage de plus en plus tard, font des enfants si elles en ont encore le temps.<br /> Bon j'arrête, je suis chez toi là.<br /> Pi je vais lire aussi ce bouquin tiens !<br /> Bonne journée miss
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